Deezer c'est bien.j'avais besoin de musique que
Deezer c'est bien.
j'avais besoin de musique que je connais, depuis longtemps, pour retrouver quelque chose de familier, tout autant que ces sensations que j'avais pas ressenti depuis un moment : envie de dormir pendant la journée, renfermement, envie de rien faire, repenser à tout ce qui manque dans une vie, espérer retrouver des choses passées et donc par définition impossible à retrouver, enfin toutes ces conneries qui font partie de moi. Sur les basses de rage against the machine, je repense à tout un tas de souvenirs. Des souvenirs vieux comme mon monde, des souvenirs de gosse. Center park en Belgique à 10 ans, y voler des chips dans un supermarché avec des potes, foncer sur les chemins avec ces espèces de grands buggy à pédales, rentrer dans la portière d'une bagnole, se barrer en courant, réfléchir, échapper aux type qui me poursuivait. Entrer en bombe dans les piscines, les grands toboggans, sauter à 5 dans les grands toboggans en tube, s'éclater en bas. Les colos. Les booms, la toute puissance de l'enfance, n'avoir peur de rien sauf des filles, Les soirées au coin de feu, les chamalo grillés, cet état de bien être absolu, loin de tout soucis, loin des parents, loin de l'école, loin de la ville grise, avoir chaud au coin de feu et manger ces putains de chamalo grillés. Faire cette putain de sortie dans la forêt du fou. CETTE PUTAIN DE FORET DU FOU. Le souvenir de cette soirée légendaire que je garderai dans ma tête jusqu'à ma mort. Une chasse à l'homme au crépuscule, dans une forêt qu'on avait visité plusieurs fois les jours précédents et dont les animateurs avaient habillement réussit à nous persuader qu'elle était habitée par un fou qui s'y cachait, on avait même vu sa cabane délabrée pleine de tags et de pisse. Partir à une chasse à l'homme d'un animateur par groupes de 3, avec des lampes torches, et une heure à laquelle faire demi-tour. Partir dans les fougères et les orties. Quelle putain d'aventure quand on est gosse de partir à 3 dans une forêt avec une lampe torche. Revenir à l'heure convenue et constater que personne avait retrouvé l'animateur. Et soudain entendre un hurlement inhumain déchirer le silence, voir les autres anims paniquer, nous dire de rester groupés, et soudain voir l'anim qu'on recherchait arriver, et voir le fou de la forêt habillé de sacs de pomme de terre lui sauter dessus, l'anim dans le feu de l'action lui donner une grosse mandale, le fou qui s'enfuit. L'anim qui se relève et qui nous rejoint, et puis le fou qui hurle encore, et qui revient avec une sorte de massue. En face de nous. LE PUTAIN DE FOU EN FACE DE NOUS. Je me suis dit ca y est, on va tous mourir, dans quelques instants il va y avoir un massacre d'une violence inouïe, ce seront mes derniers instants, je vais regarder ma mort en face jusqu'au dernier instant, je peux pas rater ça. Tout s'est déroulé en quelques secondes il grognait en nous regardant, les gamins hurlaient de peur, certains se cachaient, ne voulaient pas voir, moi je voulais voir jusqu'au dernier instant. J'ai vraiment vu ma mort arriver sans être capable de faire quoi que ce soit du haut de mes 10 ans. C'était tellement fascinant. Et puis l'animateur a enlevé ses sacs de patate, et on l'a reconnu, l'anim qui ne devait pas venir avec nous ce soir, et qui nous avait définitivement tous marqué à vie. Certains lui ont alors sauté dessus de rage pour lui dire "mais pourquoi t'as fait ça !!!!". Les autres anims ce soir là étaient évidemment tous au courant de la mise en scène, pourtant, ils l'ont avoués eux-mêmes après, l'ambiance était telle qu'ils étaient aussi paniqués que nous quand le fou est apparu devant nous en hurlant. Je pense qu'ils avaient pas imaginés à quel point ces instants seraient mémorables de peur et de fantastique. Certains leur en ont voulus car ils ont été traumatisés, on a tous été traumatisés, mais moi je les bénis de nous avoir offert une telle nuit. Maintenant je me réveille de ces souvenirs, et qu'est-ce que je vois ? Qu'est devenu la toute puissance de l'enfance ? Où sont passées les chasses à l'homme de nuit dans les forêt ? Qu'est devenu le fantastique ? Je suis dans un autre monde maintenant, où je dois me "construire un avenir". Soyons sérieux 5 minutres, j'ai foutrement pas envie de travailler, de gagner de l'argent, et de devenir un monsieur tout le monde, que ce putain de monde à la merde soit anéanti et oublié à jamais. Trouvons le moyen de plus grandir à partir de 10 ans, restons de tout-puissants gosses et faisons les 400 coups toute la vie. Et que le premier qui nous dise de devenir sérieux, de penser à son avenir, de lécher le cul d'un patron pour qu'il vous donne du boulot, d'adopter des codes verbaux, vestimentaires et moraux, qu'il aille se FAIRE FOUTRE et qu'il brûle en enfer. Mes 10 ans. Ils sont loins, ils sont terminés, ils sont iratrapables, je sais.
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