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9m²
2 décembre 2008

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14/08/08

Le plus dur étant de retenir sa haine envers n'importe qui, envers tout le monde. Constater qu'aucune aide ne viendra de nul part, même si les gens savent, souvent ils ne peuvent pas y faire grand chose.

La meilleure arme contre ces ténèbres reste le sommeil, ou le jeu, avec le moins de communication possible sur ce maudis jeu à la con, car chaque communication est aigrie. Jsuis sûr qu'il y en a un certain nombre comme moi, qui jouent en solitaire, qui détestent ce côté cartoon et gamin de world of warcraft mais qui jouent quand même parce que c'est un excellent tue-temps, et parce qu'on peut jouer relativement seul, ou alors avec d'autres joueurs mais avec la barrière très efficace des conventions de jeu, du vocabulaire, des habitudes. On peut même créer un nouveau personnage et aller dire de la merde sur le canal commerce contre des gens avec qui on a joué avec son perso principal. On retrouve à peu près tous les gens de base sur ce jeu. Du gars sans histoire qui joue bien et qui est à peu près mature, au rageux de base de la street qui va insulter ta mère parce que tu lui as dit qu'il jouait mal, en passant par les gars de 25 ans qui en paraissent 12, par les gars de 12 ans qui en paraissent... ben 12, et les gars comme moi qui passent leur temps sur le jeu sans jamais établir de contact malsain et qui ont 10 persos différents pour jouer sans fin. De temps en temps on rencontre un gars ou une fille lvl 20 qui vas te dire "bonsoir" et qui vas parler dans un français correct, mais ce genre de personne ne se connecte qu'une fois par mois, sans doute dans un moment d'ennui ou dans une envie de geekerie néophyte. Rien de très rassurant donc.

Je passe chaque seconde à me demander comment supporter la prochaine. C'est une étrange lutte, il ne s'agit pas de ma survie, car si je veux survivre il me suffit d'aller me nourir dans le frigo et de me coucher dans mon lit sous une chaude couverture. Cette lutte est donc bien lointaine de celle que mène naturellement tout être vivant normalement constitué, voilà c'que semble avoir apporté l'évolution et la société dans laquelle je suis. Je survis comme le lapin qui réside dans sa cage, dans la salle. Il pisse dans son eau, il mange sa carotte, et avant qu'il l'ait fini, une autre carotte tombe dans sa cage. Il est gros, il ne bouge presque plus, il s'étale de tout son long, et de temps en temps il fait des petits sauts frénétiques, pour détendre ses muscles atrophiés, il survit.

Malheureusement, je suis doté de quelque chose de plus que le lapin, quelque chose qui me complique bien la vie.

Jcrois que la haine survient quand on a plus envie de rien, quand il ne reste plus que la destruction pour donner un sens à son existence, la destruction et donc l'autodestruction. On a besoin de construire, d'avoir un but, un objectif, ou l'amour, qui semble être une construction permanente.

Cette question du but m'a toujours été posée, par plusieurs personnes, jamais je n'ai pu trouver le moindre but, jamais. A l'unique exception de la musique, art que j'avais envie de partager, mais n'ayant jamais trouvé personne avec qui le partager, ce fut totalement ennuyeux et décevant. Je peux même pas dire si j'aurais pu avoir un talent, jparle pas de facilité innée pour un instrument pour le rythme etc, mais un vrai talent , peut-être que oui ou peut-être que non, j'avais l'impression que oui, mais jcrois qu'il est impossible de savoir. Donc au final jn'ai jamais pu me découvrir un quelconque but, à part celui d'en trouver un vrai, un but ou plutôt une raison de vivre, une idée qui me fasse penser "oui ça vaut le coup". Une idée... ou plutôt des faits, c'est ridicule de croire que c'est la raison qui vous fera penser que la vie vaut le coup. Un philosophe est soit optimiste soit pessimiste parce que sa vie l'a amené dans une voie ou dans l'autre, c'est juste un fait implacable.

N'en reste la haine pour le coup bien déraisonnée et elle aussi implacable. Seul le légume pourrait continuer son existence sans but ni haine. Le poireau qui pousse dans le potager du jardin pousse d'une façon régulière, il profite allègrement de l'humus de qualité dans lequel il est planté. Il n'a pas besoin de détendre ses muscles atrophiés puisqu'il n'en a pas, il se contente d'absorber les nutriments qui lui parviennent, il survit.

Malheureusement je suis pas non plus un légume, mais je sais que certains finissent ainsi.

Je ne peux m'empêcher de compter sur des gens, ainsi je me condamne à la déception permanente. J'ai beau le savoir, je continue d'y croire car je n'ai aucune autre façon d'espérer que quelque chose pourrait me sauver. Car je n'ai pas l'éventuelle chance d'être un solitaire satisfait. J'ai hérité de cette nature contradictoire peu pratique. J'ai du mal à juger quand en vouloir aux gens et quand ne pas leur en vouloir, où commence et s'arrête la responsabilité des autres sur mon malheur ? Mais cette question ne concerne que moi pas vrai ? Ainsi même si je pouvais y répondre ça ne changerai rien. On est tous notre centre du monde.

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